Techniques de bluff, la stratégie du poker menteur

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Le bluff est une technique qui, lors d’une partie de poker, consiste à simuler un jeu différent de celui réellement détenu. Il peut s’agir d’un coup de bluff ponctuel, on dit alors « psychologique », ou d’une stratégie sur le long terme visant à user ses adversaires en brouillant systématiquement les pistes. Mais bluffer est un art qui demande beaucoup de tact et de pratique.

Techniques de bluff au poker

Avant d’entrer dans le détail des techniques de bluff, il est important de savoir que celui-ci est souvent inutile avant un certain niveau de mise, qui dépendra de la table à laquelle on se trouve. En effet, si vous observez les joueurs sur un site de poker en ligne, vous pourrez noter qu’en dessous d’une certaine limite, ils ont tendance à suivre la majeure partie des coups, dont les bluffs.

Quand un joueur est entré dans le coup, que sa cave n’est pas d’un montant exceptionnellement élevé et qu’il considère qu’il a une chance, même faible, de remporter le pot… alors il paie 99% du temps. Il est donc franchement dangereux d’essayer de voler un pot dans ces conditions puisque le risque d’être suivi est très important.

En revanche si vous avez une main forte, que vous êtes le premier joueur après le donneur, que vous êtes entré dans le coup et que le flop ne vous a rien apporté… alors essayez un petit bluff. Misez un montant raisonnable mais suffisamment élevé et observez la réaction de votre adversaire.

S’il vous suit c’est qu’il est fort probable qu’il a obtenu une main forte avec le flop. Demandez-vous alors quelles sont vos chances d’amélioration ? Gardez les pieds sur terre et ne cherchez pas la couleur jusqu’à la dernière carte.

Chercher la couleur jusqu’à la dernière carte, ou une suite, ou une autre main… s’appelle un semi-bluff. Il s’agit alors d’essayer d’effrayer ses adversaires au cas où l’on ne parvienne pas à obtenir la main espérée. On cherche à voir le turn et la rivière dans l’espoir d’obtenir la main recherchée.

bluff poker
Apprendre à mentir comme Pinocchio pour maitriser les techniques de bluff au poker

Le bluff et les tells

Pensez à prendre en compte les notions de position au poker ainsi que celle du contexte d’une partie de poker avant de vous lancer dans un coup de bluff. L’exemple ci-dessus prenait une partie se déroulant sur Internet mais lors de parties physiques, d’autres paramètres entrent en compte pour qu’un bluff soit réussi, ou détecté.

A ce propos, il est important d’accorder une attention toute particulière aux signes, aux gestes, aux mimiques… que nous appellerons les tells.

Ce terme propre au joueurs de poker désigne l’ensemble des indices qui permettront d’identifier le coup de bluff d’un joueur lors d’une partie. Ils sont variés et vont de celui qui devient soudainement silencieux au joueur qui tripote frénétiquement ses jetons. Pour en savoir plus sur cette technique, consultez la sélection de livres poker sur le bluff et les tells. Ces ouvrages de référence permettront de gagner en lecture des tells et ainsi anticiper les coups de bluff de vos adversaires.

Comment réussir son coup de bluff ?

Tous les experts s’accordent à dire qu’un coup bluff doit être à la fois plausible et cohérent. Par conséquent, tenter un bluff comme une action isolée ou un recours à la dernière seconde devrait être évité. Ce coup apparaitra comme une histoire grossière que vous racontez à vos adversaires à travers vos relances et mises. Afin de réussir un coup de bluff, il vaut mieux considérer les joueurs en face et créer votre profil sur la durée.

Bien choisir l’adversaire à bluffer

Pour réussir un bluff, la première chose est de considérer l’adversaire. Il faudra que ce dernier soit prêt à se coucher lorsque vous misez. De ce fait, ne tentez pas un bluff avec de grosses sommes contre un joueur dont vous ne connaissez pas le profil, surtout si vous venez de rejoindre la table.

En effet, si vous êtes par exemple face à un calling-station (un joueur qui paie tout), il y a de grandes chances qu’il suive votre mise et malheureusement, votre tentative de bluff pourra échouer. À l’inverse, un joueur prudent qui ne veut pas perdre ses jetons ne suivra pas une grosse mise s’il n’a pas une main forte à la rivière. Dans ce cas, le bluff pourra être profitable et aura plus de succès.

En réalité, pour être sûr de réussir votre coup, la règle est simple : connaitre l’adversaire pour s’assurer qu’il aura une bonne raison de se coucher.

Réussir son coup de bluff
Réussir son coup de bluff en choisissant l’adversaire au poker

Jouez votre profil

Tout au long de la partie, vos adversaires se feront une opinion sur votre profil et style de jeu. Pour cela, ils se baseront sur vos précédentes mains. Il est donc essentiel de bien travailler votre image afin de convaincre plus facilement les autres joueurs à folder :

  • Un joueur serré couche souvent ses mains et ne joue qu’avec ses meilleures cartes
  • Un joueur maniaque aura tendance à ouvrir ses 15 dernières mains et envoyer 2 ou 3 barrels à chaque fois

Connaitre la perception que les autres joueurs portent sur votre profil est donc primordial pour remporter des coups. De cette manière, vous pourrez jouer sur votre image et mieux bluffer en fonction des circonstances.

L’idée est de faire en sorte que vos adversaires croient que vous êtes le type de joueur à n’engager des mises que sur les meilleures combinaisons.

De nombreux éléments entrent en jeu pour la construction d’un bluff. En réalité, tenter un bluff c’est comme raconter une histoire. Plus elle sera crédible, et plus vos adversaires pourront vous croire et coucher leurs mains. Ainsi, il est conseillé de jouer contre un adversaire qui ne paie pas tout le temps ou qui ne mise pas toujours sur les bonnes cartes, et surtout, d’avoir une image qui encouragera les adversaires à vous laisser le pot.

Fréquence optimale pour bluffer

Le bluff est une expérience à tenter, mais sachez-le, vous pourrez de temps en temps échouer. Selon les joueurs aguerris, 50 % de réussite peut être rentable si vous jouez en cash-game. Les 50 % restant seront donc un échec qui vous permettra de comprendre davantage le jeu.

En tout cas, la fréquence des bluffs doit être bien étudiée, car si vous en faites trop, vous réussirez moins bien. Pire, vos adversaires pourront vous étiqueter une image de bluffeur et suivront donc la plupart de vos mises (ce qui n’est pas forcément un désavantage, dans certains coups).

Adoptez un style de jeu qui dose intelligemment la part de bluff

Pour ce faire, vous pouvez suivre quelques règles. D’abord, il est plus difficile de tenter un coup si des cartes restent encore à venir. Effectivement, cela pourra laisser à vos adversaires une chance de tirer une meilleure combinaison. Vous pouvez ainsi bluffer à la rivière si les autres joueurs n’ont pas semblé avoir une main forte durant les relances précédentes. Si la vôtre est faible, misez un bon coup pour voler le pot.

S’il y a plus de 2 joueurs dans le coup, votre stratégie devra être bien pensée. En effet, vous avez intérêt à avoir une carte forte en main tout en étant à la bonne position puisque vos adversaires seront en quelque sorte embusqués. Par ailleurs, il serait imprudent de penser à un bluff à la fin du coup notamment si plusieurs joueurs se sont accrochés jusqu’à la rivière.

Fréquence des coups de bluff au poker
Choisir la bonne fréquence pour bluffer au poker

Astuces pour un coup de bluff réussi

Pour un coup réussi, votre position par rapport au bouton de dealer devra aussi être prise en compte. Le plus sûr serait de bluffer lorsque vous êtes le dernier à parler. Attention, cette action n’est pas à faire systématiquement pour éviter d’être anticipée par des joueurs attentifs. Ces derniers n’hésiteront pas à checker leur bonne main puis attendre votre relance afin d’arracher un pot plus gros, notamment si vous devenez trop prévisible.

Pour finir, la hauteur de vos mises est tout aussi primordiale. En temps normal, plus vous misez gros et plus vous avez une main forte. Ce n’est pas cependant le comportement des débutants et on les reconnait d’ailleurs souvent à cela.

En règle générale, ils veulent être suivis avec leur meilleur jeu et minimisent donc leur relance lorsqu’ils détiennent de bonnes cartes en main. À l’inverse, ils misent fort lorsqu’ils bluffent, pour ne pas être payés. Paradoxe qui permettra facilement aux joueurs talentueux de lire le jeu et d’anticiper les coups.

Afin d’être crédible, pensez donc à varier la fréquence et le montant de vos relances. Pour miser, vous avez deux solutions :

  • Faire une « mise standard » qui peut par exemple représenter ¾ du pot. Il ne faut jamais varier le montant ainsi, vos adversaires croiront que votre main s’améliore à chaque carte abattue.
  • Diversifier les relances pour semer le trouble, mais gare à l’effet boomerang. Un joueur qui lit votre jeu pourra décoder vos mises et s’en servir contre vous.

Vous pouvez bien entendu alterner ces deux techniques pour réussir vos coups de bluff.

Attention aux faux coups de bluff

Ne vous laissez pas non plus bluffer par un faux coup de bluff. Pour imager ce propos nous prendrons en exemple la finale des WSOP 1988 entre Johnny Chan et Eric Seidel où Johnny jette volontairement un regard en l’air. Eric interprète alors ce tell comme un signe de bluff et se met tapis, ce qu’espérait son adversaire qui paie et gagne.

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